• Un pas à l’avant, deux pas à l’arrière : L’évolution de la gestion de la réinstallation

    27-11-2019

    Il est motivant de s’impliquer dans la mise en œuvre d’un changement positif lorsque l’objectif est clairement énoncé et il est accompagné d’un plan d’exécution détaillé. L’expérience nous a appris, cependant, que même les plans les mieux conçus peuvent déraper …

    La gestion de la mobilité a connu des changements considérables au cours des dernières décennies. Ont-ils tous entraîné les améliorations recherchées ? Il y a eu des réussites, certaines, même si diverses influences ont quelque peu modifié la trajectoire, mais plusieurs ont échoué. Voici quelques exemples d’initiatives dont les résultats se sont révélés inférieurs aux attentes :

    L’impartition :

    Les entreprises se sont penchées vers la sous-traitance des services en réinstallation auprès de fournisseurs de services spécialisés dans le domaine pour réduire les coûts administratifs et pouvoir prioriser leurs opérations de base. Après quelques décennies d’expérience, certaines entreprises décident maintenant de rétablir une expertise interne en vue d’augmenter les taux de réussite des réinstallations avec un service plus attentif et personnalisé. Elles jugent que les employés se sentent plus à l’aise d’être servis par un collègue. En fin de compte, certaines entreprises ont conclu que les avantages de l’impartition ne compensent pas la perte de contrôle sur la qualité du service fourni.

    Frais de renvoi (ou frais de réseau) :

    Ce concept est ancré dans la pratique de l’industrie immobilière de compenser les références. Initialement, les sociétés de gestion du relogement (SGR), reconnaissant l’effort minimal associé à cette source de revenus, ont répercuté l’avantage sur le client sous forme de frais de gestion réduits. Ces jours-ci, la pratique s’étant étendue à la majorité des activités en réinstallation, nous constatons que les SGR se trouvent à devoir choisir entre les fournisseurs enthousiastes prêts à payer des frais de renvoi généreux pour assurer leur place dans le réseau et ceux qui offrent simplement la meilleure qualité de service. Cela les met en conflit avec les intérêts du client.

    Ce qui était à l’origine une initiative de réduction des coûts est une caractéristique de structures tarifaires devenues très complexes. Il est difficile de comprendre clairement qui profite de ces accords.

    Gestion des fournisseurs :

    Se défaire de la gestion des fournisseurs était un des avantages clés de la sous-traitance des services en réinstallation. De nos jours, avec des accords exclusifs et des réseaux établis, les SGR ont moins de contrôle sur la prestation de services. Les fournisseurs sont moins susceptibles d’être licenciés, particulièrement s’ils ont accepté les accords de frais de réseau généreux. L’impartition a permis aux entreprises de déléguer la gestion des fournisseurs, mais l’élément de gestion, c’est-à-dire le contrôle de la qualité des services, s’est-il perdu en cours de route?

    Élaboration de politiques :

    Avec toute l’expertise en mobilité sous un même toit, les entreprises se sont tournées vers ces SGR pour l’élaboration et l’entretien de programmes de qualité supérieure. Malheureusement, on constate qu’à mesure que les SGR se concentrent sur la rationalisation des processus de travail, l’intérêt propre se faufile dans leurs conseils. Il arrive qu’une modification suggérée exige que le travail auparavant accompli par le conseiller en relogement soit dorénavant fait par le transféré, comme, par exemple, la sélection du fournisseur d’hébergement temporaire le plus approprié. Celle-ci est une tâche difficile pour quelqu’un qui ne connaît pas la région. Cependant, cette modification au processus libère le conseiller pour qu’il ou elle puisse assumer des responsabilités supplémentaires facturables…

    Programmes autogérés ou à somme forfaitaire :

    Développement plus récent dans le domaine de la réinstallation, ces programmes visent à donner aux employés transférés plus de choix quant aux dépenses relatives à leurs réinstallations et à réduire les coûts administratifs. Trop souvent, la mise en œuvre de ces programmes présume que les employés seront en mesure d’organiser une réinstallation efficace. Le manque de soutien adéquat en place pour la famille transférée entraîne souvent une mauvaise gestion des fonds et une expérience difficile. Dans ces cas, l’affectation finit souvent par échouer, ou l’employeur a dû dépenser beaucoup plus que prévu pour s’assurer que la famille soit bien installée.

    Les initiatives décrites ci-dessus étaient censées transformer les programmes de mobilité, mais au fil du temps, ont soit échoué ou se sont écartées de l’objectif initial. Il ne faut pas une analyse profonde pour conclure que les éléments importants de la gestion de projet semblent avoir été négligés: surveiller, évaluer et, si nécessaire, modifier ou corriger. Est-il temps d’insister sur une correction ?