• Mobilité mondiale : Que faire de tous ces animaux adoptés durant la pandémie ?

    12-04-2021

    Depuis un certain temps déjà, nous entendons dire que la possession d’animaux de compagnie a monté en flèche pendant la pandémie. Les effets positifs d’un animal sur le bien-être sont bien connus. Nos petits amis poilus sont de fidèles compagnons pleins d’amour inconditionnel. En ces temps difficiles, avec très peu d’interaction sociale, en plus d’avoir à travailler à domicile, il est tout à fait logique de se tourner vers la compagnie d’un chat ou d’un chien. Mais quelle est l’ampleur de ce boum ? Est-ce une question qui mérite plus de réflexion ?

    L’Institut canadien de la santé animale a rapporté, en février dernier, qu’entre 2018 et 2020, la possession d’animaux domestiques est restée stable : 58 % des ménages canadiens ont au moins un chat ou un chien. Les chats continuent d’être plus nombreux que les chiens, mais leur population est restée inchangée. La population canine, par contre, est passée de 7,6 à 7,7 millions.[1]

    Une étude de la firme Narrative Research a révélé que parmi les propriétaires d’animaux de compagnie, 18 % avaient accueilli un nouvel ami depuis le début de la pandémie. Leur étude rapporte que le boom des animaux domestiques a surtout été entraîné par la génération Z :  « Lorsqu’on regarde l’ensemble de la population, les 18 à 24 ans sont les plus susceptibles d’avoir adopté un animal de compagnie depuis le début de la pandémie (38 %), les baby-boomers étant les moins susceptibles (9 %). »[2]

    La génération Y se situent quelque part entre les deux. On peut aussi présumer qu’au sein de ces groupes, la majorité de ceux à s’être procuré un chat ou un chien avait un emploi et travaillait à distance.

    Qu’est-ce que ce phénomène signifiera pour les employeurs lorsque le cycle normal des réinstallations reprendra ? Ces animaux sont toujours près de leurs maîtres qui bien sûr eux aussi sont devenus très attachés. Il est probable que le travail à distance ou une combinaison de travail à distance et de travail sur place restera répandu dans de nombreux secteurs. Cela sera certainement apprécié des animaux. Verrons-nous une croissance d’accueil d’animaux au bureau ?

    Du point de vue de la mobilité mondiale, les jeunes transférés s’attendront-ils à ce que les frais de déplacement des animaux soient couverts ? Si votre programme rembourse déjà ces frais, devez-vous anticiper une augmentation des coûts ? Les réponses varieront selon les caractéristiques démographiques des employés que vous prévoyez réinstaller et des affectations proposées.

    Le déplacement des animaux peut être un exercice coûteux. Que ce soit un déménagement à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, le processus pourrait exiger de les mettre en pension pendant les voyages de recherche de logement ou pendant la transition vers la nouvelle destination. S’il n’y a pas de frontière internationale à traverser, l’animal peut être déplacé sans ou très peu de documentation. Il est aussi possible qu’il soit transporté par le transféré à la destination, dépendant de la distance ou des particularités de l’affectation. Pour les déménagements internationaux, des documents vétérinaires particuliers à chaque pays sont exigés, et des dispositions spéciales de transport aérien devront être prises.

    Voici quelques points à considérer pour les jeunes transférés en possession d’animaux :

    – Si votre politique ne rembourse pas les dépenses liées à la réinstallation des animaux, ne soyez pas surpris si la question est soulevée. De nombreux jeunes adoptent un animal sans bien comprendre les coûts associés; il est probable qu’ils n’aient aucune idée de ce que peuvent coûter la pension ou le transport et qu’ils se tourneront vers vous lorsqu’ils en seront informés.

    – Gardez à l’esprit que les animaux de compagnie font partie de la famille. Dans le cas des jeunes, l’animal peut être la famille ou celui qui les a aidés à traverser la pandémie. L’employeur a peut-être pu éviter la responsabilité de déplacer les animaux des employés « baby-boomer » en réclamant que c’était leur choix d’adopter un animal, mais les temps changent. Étant donné les défis de rétention éprouvés avec la génération Y, et probablement la génération Z également, la valeur perçue d’une subvention de ce genre pourrait bien excéder son coût.

    – Les répercussions de l’accroissement du nombre d’animaux de compagnie ne sont peut-être pas aussi importantes quand il s’agit de réinstallations internationales, car on présume que les employés conscients de la possibilité d’avoir à se déplacer auraient probablement évité d’avoir à s’inquiéter du sort de leur compagnon lorsque l’offre est présentée. D’un autre côté, ils n’y ont peut-être pas pensé…

    – Pour les réinstallations à l’intérieur du pays, l’employé aurait possiblement considéré la possession d’un animal domestique moins compliquée puisqu’ils peuvent les transporter eux-mêmes à la destination sans documentation. Le Canada et les États-Unis sont de grands pays, par contre, et les déplacements en voiture ne sont pas toujours pratiques.

    – Si votre politique couvre déjà le déplacement d’animaux domestiques sans limites, il est peut-être temps de penser à la gestion des coûts. Nous vous suggérons d’introduire un maximum admissible, une limite sur le nombre d’animaux couverts, ou les deux. D’autres suggestions: rembourser les dépenses à travers un compte Flex ou redéfinir les conditions admissibles (par exemple, en fonction de la distance à voyager ou la durée de l’affectation.)

    L’accroissement du taux de possession d’animaux domestiques est-il un phénomène qui fera sauter votre programme de mobilité? Peu probable, mais cette nouvelle tendance mérite une réflexion, non seulement parce que les coûts pourraient grimper, mais aussi parce que vos jeunes employés soulèveront la question si vous ne le faites pas.

    [1] https://www.cahi-icsa.ca/fr/news/2020-canadian-pet-population-figures-released

    [2] https://narrativeresearch.ca/canada-has-seen-a-significant-increase-in-pet-owners-since-the-start-of-the-covid-19-pandemic/