• Mobilité mondiale : Le poids des articles ménagers par rapport aux prix d’expédition

    08-07-2021

    Le poids est le facteur déterminant dans la tarification du transport des marchandises. Malheureusement, ce facteur est rarement précis et entraîne souvent des prix injustes. Une méthode plus précise et transparente pourrait-elle être utilisée ?

    Mon père est décédé récemment à l’âge de 91 ans, ayant eu une vie bien remplie. Il était outre-mer avec l’armée canadienne après la Seconde Guerre mondiale et a ensuite fait carrière avec GE Canada pendant 41 ans. Notre relation était formidable et, pendant mon adolescence, nous parlions souvent de son travail en tant que gestionnaire responsable des achats. Il ne m’est jamais venu à l’esprit que, des années plus tard, une de ses anecdotes aurait un impact sur la façon dont je voyais le commerce du déménagement d’articles ménagers.

    Lorsque mon père était chargé d’organiser l’expédition de très gros conduits de bus en aluminium de l’usine GE vers le projet hydroélectrique de la baie James, il avait été consterné d’apprendre que la compagnie de transport utilisait le poids comme base de tarification. Pour mon père, le poids n’avait aucune pertinence. Les conduits de bus n’étaient pas très lourds par rapport à leur énorme taille. L’objectif était d’expédier à la destination un produit d’une extraordinaire sans incident et à un prix équitable. Où s’inscrivait le poids ?

    Des années plus tard (en 1997), à la demande du vérificateur général du Canada, j’ai fait une présentation à un groupe de représentants de l’industrie du déménagement sur la nécessité de mettre à jour la base de calcul des prix du transport des articles ménagers. Le poids, typiquement perçu comme une forme de mesure précise, peut facilement varier en fonction du mode, de l’endroit et du moment de la pesée. Alors pourquoi cette méthode de tarification nébuleuse reste-t-elle la base des prix pour l’emballage/déballage, le transport et l’assurance des meubles et effets personnels ?

    Dans cette même présentation, j’ai indiqué qu’il était temps de sortir des sentiers battus et d’élaborer d’autres moyens d’établir le prix. J’ai suggéré d’autres facteurs de calcul, tels que le nombre de pièces ou de fenêtres dans l’immeuble. Naturellement, dans ces cas, les calculs impliqueraient l’application de moyennes, mais au moins les prix seraient explicables et vérifiables. Je sentais les participants me lancer des tomates imaginaires. J’avais probablement touché une corde sensible.

    Si l’industrie du déménagement insiste pour que le poids reste à la base du calcul du prix, il faut exiger des contrôles pour garantir des coûts raisonnables et beaucoup plus précis. Quelques exemples:

    –  Les poids légers et lourds du camion doivent être déterminés à l’origine, le jour du chargement, à l’aide de la même balance certifiée, équipée pour l’impression de billets de confirmation.

    –  Les billets de pesée doivent accompagner la facture comme justification.

    –  Périodiquement, les poids reproduits selon les listes d’inventaire doivent être comparés aux poids réels

    Si l’industrie ne ressent pas le besoin de resserrer les procédures de pesage, le poids devrait être supprimé en tant que facteur déterminant et une formule plus transparente et précise adoptée. Le prix pourrait être établi, par exemple, selon la superficie habitable de la maison, y compris le sous-sol et les lieux d’entreposage. Bien sûr, certaines personnes sont minimalistes et d’autres auront accumulé beaucoup de stock, mais en moyenne, la superficie en pieds carrés pourrait fonctionner. Vous n’aimez pas les moyennes ? On pourrait utiliser le volume au lieu du poids, tout en veillant à ce que les déménageurs n’utilisent pas de tactiques de gonflage des chargements telles que le « rembourrage » de la boîte.

    Alors, qu’est-ce qui retient l’industrie ? La tarification au poids est-elle trop commode ? Est-ce l’attitude « ça a toujours été comme ça » qui prime ? Que faudra-t-il pour changer ?

    Il y a des décennies, mon père ne croyait pas que le poids était la bonne voie à suivre, et il avait raison. Ce n’est qu’une de ses nombreuses perles de sagesse dont je me souviens …

    Linda Ward-O’Farrell