• Sortir des sentiers battus de la réinstallation – Partie 3 : Vivre dans une yourte, ça vous intéresse ?

    21-08-2018

    Oui, une yourte… une tente ou maison ronde soutenue par une plate-forme semi-permanente. Légèrement meublée avec une toilette à compost, une plaque chauffante pour cuisiner et un four à bois pour le chauffage, elle offre un confort de base, un environnement décontracté et un mode de vie novateur. Y at-il une raison pour laquelle un employé ne pourrait pas vivre dans une yourte pendant qu’il était en affectation, si c’était vraiment ce qui lui tournait la tête ? L’attrait d’une cabane dans les arbres en Colombie-Britannique, d’un atelier à Montmartre ou d’une péniche sur la Tamise semble évident lorsqu’il s’agit de vacances, alors pourquoi ne pas accepter une telle aventure lorsqu’en mission ? Certes, ces options n’offrent pas tous les aspects pratiques d’un logis traditionnel, mais elles offrent une aventure et une perspective différente de la vie.

    Pour certains employés, l’affectation est perçue comme une occasion d’essayer quelque chose de complètement nouveau, tandis que d’autres s’attendent à une duplication de leur mode de vie courant. Appuyer et même encourager l’aventure pourrait devenir un moyen de gérer, voire de réduire le coût du logement à la destination.

    En général, les programmes de réinstallation visent à fournir un logement « standard pour expatriés » sans nécessairement reproduire le train de vie courant de l’employé. Les options et les allocations budgétaires sont en grande partie basées sur le salaire annuel de l’employé et l’accompagnement ou non des membres de sa famille. Inévitablement, la recherche de quartiers comparables et la disponibilité de logements dans les limites du budget alloué entrainement des conflits. D’autre part, il est possible que l’employé envisage utiliser la totalité du budget qu’on lui donne, que ce soit nécessaire ou pas… Une nouvelle perspective de la part de l’entreprise pourrait changer l’attitude des employés envers leur affectation.

    En plus de promouvoir la mission comme une occasion de soutenir les objectifs de développement de l’employé ainsi que ceux de l’entreprise, on pourrait également la présenter comme une façon encadrée  d’essayer un mode de vie auquel l’employé aurait peut-être déjà songé. Du point de vue de l’employé, bien que vivre dans une yourte ne serait peut-être pas sur sa liste de priorités, s’il cherche ou est ouvert à une expérience différente, particulièrement si moins coûteuse, pourquoi ne pas essayer de l’accommoder, même s’il faut gérer certains des aspects moins pratiques.

    Voici quelques exemples un peu plus réalistes pour illustrer :

    – Aller d’une maison en banlieue à un appartement plus modeste, mais central, permettant à la famille d’accéder facilement aux restaurants, attractions et événements culturels que cette nouvelle destination a à offrir.

    – Aller du centre-ville animé à une maison de campagne avec un plus long trajet en voiture pour se rendre au travail, mais à proximité de tout ce que la nouvelle région offre sur le plan de plein air, de vie saine (course à pied, vélo, randonnée, ski, etc.) et d’accès facile à la route le week-end pour explorer.

    – Aller de la vie citadine à un cottage rustique dans un village calme et pittoresque muni d’un service de train fiable et offrant l’avantage de laisser le brouhaha de la veille derrière chaque jour.

    Tous ces exemples présentent un changement de mode de vie. Pour ceux qui le recherchent, l’employeur devrait être ouvert à certaines des difficultés pratiques telles que la distance du bureau et les risques liés à la météo. Pour les moins enthousiastes, l’employeur devrait les encourager de « sortir des sentiers battus » et promouvoir sa flexibilité. Cette approche, par contre, en demanderait un peu plus des fournisseurs de services de recherche de logements et de services à destination.

    Afin de l’inciter à trouver un hébergement moins coûteux, les économies réalisées pourraient être partagées avec l’employé sous la forme d’une allocation destinée aux nouvelles expériences et à l’exploration pour enrichir le séjour. Cette allocation pourrait lui permettre, par exemple, de se procurer une carte ferroviaire, un vélo, des laissé-passés au musée, des abonnements au théâtre, etc.

    D’autre part, selon les besoins de la mission, les conditions de logement proposées pourraient signifier que toutes économies devraient être orientées à la résolution des difficultés pratiques par rapport au travail, par exemple, accès Internet amélioré, transport, séjour occasionnel dans un hôtel en ville, etc.

    Tandis que certaines entreprises telles que Google et Apple proposent des environnements de travail ouverts aux animaux domestiques, des salles de détente et de jeux ainsi que d’autres espaces novateurs, l’expérience d’un mode de vie moins conventionnel pourrait rehausser la façon dont votre organisation est perçue par les employés et pourraient même contribuer à une meilleure gestion du stress.

    Évidemment, cette approche ne fonctionnerait pour toutes les situations. Les circonstances de certaines missions pourraient être telles que des arrangements inférieurs au standard mettraient en danger l’atteinte des objectifs opérationnels. Mais quand ce n’est pas le cas, un peu plus de flexibilité et d’encouragement de la part de l’entreprise pourrait entrainer des économies en plus d’un bon niveau d’enthousiasme de la part de l’employé, ce dernier étant un élément clé du succès d’une réinstallation et de la mission.

    Alors, une yourte – est-ce pour vous ?